Pense bête : la couleur

Je ne sais si je dois vous entretenir des premières méditations que j’y ai faites ; car elles sont si métaphysiques et si peu communes, qu’elles ne seront peut-être pas au goût de tout le monde : et toutefois, afin qu’on puisse juger si les fondements que j’ai pris sont assez fermes, je me trouve en quelque façon contraint d’en parler. J’avois dès long-temps remarqué que pour les mœurs il est besoin quelquefois de suivre des opinions qu’on sait être fort incertaines, tout de même que si elles étoient indubitables, ainsi qu’il a été dit ci-dessus : mais pourcequ’alors je désirois vaquer seulement à la recherche de la vérité, je pensai qu’il falloit que je fisse tout le contraire, et que je rejetasse comme absolument faux tout ce en quoi je pourrois imaginer le moindre doute, afin de voir s’il ne resteroit point après cela quelque chose en ma créance qui fût entièrement indubitable. Ainsi, à cause que nos sens nous trompent quelquefois, je voulus supposer qu’il n’y avoit aucune chose qui fût telle qu’ils nous la font imaginer ; et parcequ’il y a des hommes qui se méprennent en raisonnant, même touchant les plus simples matières de géométrie, et y font des paralogismes, jugeant que j’étois sujet à faillir autant qu’aucun autre, je rejetai comme fausses toutes les raisons que j’avois prises auparavant pour démonstrations ; et enfin, considérant que toutes les mêmes pensées que nous avons étant éveillés nous peuvent aussi venir quand nous dormons, sans qu’il y en ait aucune pour lors qui soit vraie, je me résolus de feindre que toutes les choses qui m’étoient jamais entrées en l’esprit n’étoient non plus vraies que les illusions de mes songes. Mais aussitôt après je pris garde que, pendant que je voulois ainsi penser que tout étoit faux, il falloit nécessairement que moi qui le pensois fusse quelque chose ; et remarquant que cette vérité, je pense, donc je suis, étoit si ferme et si assurée, que toutes les plus extravagantes suppositions des sceptiques n’étoient pas capables de l’ébranler, je jugeai que je pouvois la recevoir sans scrupule pour le premier principe de la philosophie que je cherchois. 

Dans le Discours de la méthode, René Descartes.
Texte publié par Victor Cousin, F.-G. Levrault : 1824-1826, tome I, 4e partie (p. 156-158).


Couleur

Définition

La couleur est la perception visuelle de l’aspect d’une surface ou d’une lumière, basée, sans lui être rigoureusement liée, sur la répartition spectrale de la lumière, qui stimule des cellules nerveuses spécialisées situées sur la rétine nommées cônes. Le système nerveux transmet et traite l’influx jusqu’au cortex visuel.
La couleur peut se décrire dans une approche artistique, qui recherche des indications capables de guider les praticiens dans leur perception de la couleur et de l’emploi des pigments pour reproduire ou évoquer la sensation de couleur ; dans une approche chimique, qui étudie les colorants ; dans une approche physique, par l’analyse spectrale ; dans une approche physiologique, qui relie la perception au système visuel ; dans une approche psychophysique, débouchant sur la colorimétrie et sur la décomposition en composantes permettant une synthèse des couleurs.
La couleur permet de coder une information. Un nombre réduit de nuances évite l’ambiguïté. L’usage des drapeaux a fait qu’à la mer et ailleurs, les couleurs désignent par métonymie le pavillon maritime national, comme en milieu urbain celui des livrées et uniformes colorés peuvent faire appeler couleurs les vêtements ou accessoires caractéristiques d’un club ou groupe.
Les associations mentales des couleurs leur donnent une symbolique, qui peut varier quelque peu selon les cultures et les individus.

Source : Wikipédia.


Termes apparentés

Espace de couleur

Un espace de couleur ou espace colorimétrique est une représentation des couleurs dans un système de synthèse des couleurs. Compte tenu de la trivariance de la vision humaine, ces nombres se présentent généralement sous la forme de triplets. Chaque couleur de lumière peut donc être caractérisée par un point dans un espace à trois dimensions. Lors d’une impression, pour des raisons liées à la qualité des pigments, l’espace de couleur utilisé comporte alors généralement au moins quatre dimensions.

Il y a des espaces de couleur que l’on peut considérer comme des espaces élémentaires. Ces espaces élémentaires, adaptés à la description d’un appareil particulier, présentent un inconvénient : ils ne peuvent constituer des références absolues, ce qui a conduit à définir des espaces de référence. Ces derniers sont utilisés en particulier comme espaces de connexion de profil pour assurer la traduction entre deux appareils.
Les possibilités d’un écran d’ordinateur ou d’une imprimante, exprimées dans de tels espaces, sont loin de couvrir toutes les couleurs visibles. Le domaine des couleurs réalisables, ou gamut de l’appareil, s’appelle aussi profil de couleur.
Ces notions d’espace de couleur, profil de couleur et traduction d’un espace à un autre ont été standardisées par l’International Color Consortium (ICC). Des normalisations partielles ont défini des espaces de travail adaptés à des problèmes particuliers.
L’esprit humain ayant des difficultés à raisonner dans un espace à trois dimensions, les comparaisons entre espaces s’effectuent sur des plans de ces espaces correspondant à des luminances données.

Source : Wikipédia.


Synthèse additive

La synthèse additive des couleurs est le procédé consistant à combiner les lumières de plusieurs sources colorées dans le but d’obtenir une lumière colorée quelconque dans un gamut déterminé.
La synthèse additive utilise généralement trois lumières colorées : une rouge, une verte et une bleue (RVB ou RGB en anglais pour red, green, blue). L’addition de ces trois lumières colorées en proportions convenables donne la lumière blanche. L’absence de lumière donne du noir.
Les écrans et les projecteurs de télévision et d’ordinateur utilisent le procédé de la synthèse additive. Ils ne dépendent pas d’un éclairage extérieur. La photographie argentique en couleurs et l’impression en couleurs utilisent un procédé appelé synthèse soustractive car ses colorants absorbent en partie la lumière d’un illuminant dont ils dépendent pour le rendu des couleurs.

Source : Wikipédia.


Synthèse soustractive

La synthèse soustractive des couleurs est le procédé consistant à combiner l’absorption d’au moins trois colorants pour obtenir les nuances d’une gamme.
Le terme soustractif vient du fait qu’un objet coloré absorbe une partie de la lumière incidente. Il soustrait donc de l’énergie de celle-ci. En affaiblissant certaines parties du spectre, les colorants en laissent d’autres prépondérantes, qui déterminent la couleur résultante. On emploie l’adjectif « soustractive » par opposition à la synthèse additive. Ce terme est cependant trompeur, car les primaires n’effectuent pas, sur la lumière de l’éclairant, une soustraction, mais une multiplication, différente pour chaque partie du spectre, par un nombre compris entre 0 et 1.
La photographie argentique en couleurs et l’impression en couleurs utilisent des procédés de synthèse soustractive.
Les trois colorants généralement utilisés pour la synthèse soustractive sont un bleu-vert, un jaune et un rouge violacé. Leur spectre d’absorption et leur transparence doivent convenir au procédé. Leur couleur exacte peut varier ; elle détermine la gamme de couleurs qu’on peut obtenir.

Source : Wikipédia.


Couleur primaire

Une couleur primaire est, dans un système de synthèse de couleurs, une couleur qui ne peut être reproduite par un mélange d’autres couleurs. Des couleurs sont dites primaires entre elles si aucune ne peut être reproduite par un mélange des autres. Quand on réalise un procédé de synthèse de couleurs, on choisit au moins trois primaires, en considérant les moyens techniques de les obtenir.
En photographie, en impression en couleurs, sur les écrans de télévision ou d’ordinateur, les couleurs primaires sont des conventions technologiques définies par des normes. Elles varient d’une application à l’autre. Elles n’ont pas de rapport avec la sensibilité particulière des trois types de cônes de l’œil. Elles peuvent changer dans des limites qui dépendent de l’application qui en est faite.
Dans les applications industrielles modernes de la synthèse additive des couleurs, on prend une primaire dans chacun des champs chromatiques rouge, vert et bleu. Quand la synthèse dite soustractive s’effectue à partir de colorants sur blanc, on utilise un jaune, couleur complémentaire du bleu, un rouge violacé appelé magenta, complémentaire du vert, et un bleu tirant sur le vert, appelé cyan, complémentaire du rouge primaire. Les artistes peuvent choisir des primaires convenables au projet qu’ils entreprennent.

Source : Wikipédia.


Couleur complémentaire

Un couple de couleurs complémentaires est un couple de couleurs qui, mélangées, annulent la perception de couleur, produisant un gris neutre.
Deux couleurs sont dites complémentaires quand leur mélange peut produire un résultat sans dominante colorée, c’est-à-dire situé sur l’échelle du noir au blanc.
En synthèse additive, la valeur du gris obtenu par mélange des complémentaires dépend de la luminosité des lumières colorées du mélange ; si celles-ci sont suffisamment fortes, c’est un blanc.
Inversement, en synthèse soustractive, le gris obtenu en retranchant du blanc les deux couleurs complémentaires est un gris sombre, tendant vers le noir, selon la saturation des couleurs. Il est impossible d’obtenir des pigments parfaitement saturés.

Source : Wikipédia.


Couleur secondaire

Une couleur secondaire est une couleur obtenue par mélange de deux couleurs primaires ; une couleur tertiaire est en général un mélange obéissant à des spécifications moins strictes.
Les classifications de couleur secondaire, tertiaire, intermédiaire n’ayant aucune conséquence théorique ou pratique, les définitions peuvent varier.

Source : Wikipédia.


Gamut

En synthèse des couleurs, synthèse additive ou synthèse soustractive, le gamut, ou gamut de couleur est l’ensemble des couleurs qu’un dispositif permet de reproduire. Il peut notamment s’agir d’un appareil photographique, d’un scanner, d’un écran, d’un rétroprojecteur, d’un vidéoprojecteur, d’un procédé d’imprimerie ou d’une imprimante.
Un procédé d’analyse ou de synthèse des couleurs ne peut reproduire toutes les couleurs perceptibles par la vision humaine. Le gamut de ce procédé dépend des couleurs primaires qu’il emploie. On le représente souvent comme une aire sur un diagramme de chromaticité par un polygone qui joint les points représentatifs de ces primaires. En synthèse soustractive, le gamut a d’autres limitations ; toutes les chromaticités du diagramme ne peuvent être obtenues à toutes les luminosités possibles.
Le procédé détermine le traitement à donner aux couleurs qui ne peuvent être représentées. En général, elles sont produites plus ou moins lavées de blanc. Le gamut donne l’ensemble des couleurs possibles ; la qualité de reproduction est une autre question. Ainsi, sur une imprimante à jet d’encre, la reproduction des teintes très pâles est difficile, même en hexachromie.

Source : Wikipédia.


Ton direct

Le ton direct, ou « couleur d’accompagnement » en imprimerie désigne l’utilisation d’une encre spécifique, obtenue par mélange à partir d’un nuancier. Un ton direct nécessite donc une plaque d’impression et non quatre, par opposition aux couleurs obtenues par la superposition quadrichromique CMJN (cyan + magenta + jaune + noir).
Les couleurs en tons directs permettent d’obtenir des couleurs qui sortent de la gamme quadrichromique (métalliques, fluo, etc.). Puisqu’elles sont basées sur des nuanciers de référence, elles permettent une plus grande précision et une plus grande constance (d’un imprimeur à l’autre par exemple).
En somme, le ton direct permet d’imprimer des teintes sortant du spectre de la synthèse soustractive.
On fait plus rarement appel au ton direct qu’à la quadrichromie (CMJN) car il coûte plus cher. Il s’agit en effet le plus souvent de créer une nuance à part entière à partir des encres présentes sur un nuancier de référence. Souvent, on associe à l’impression quadrichromatique un ton direct pour minimiser les coûts (par rapport à une impression purement en tons directs). Cela permet d’obtenir une couleur particulière plus lumineuse, ou de réaliser une couleur pure impossible à obtenir en quadrichromie. C’est aussi le moyen d’imprimer des couleurs métalliques (argent, or).
De manière générale, mais non systématique, l’imprimeur réalisant une bichromie peut recomposer les couleurs voulues à l’aide d’un nuancier qui lui indiquera les quantités d’encre à mélanger pour obtenir la teinte recherchée. Ces encres peuvent provenir soit de tons directs soit de couleurs primaires.
Il arrive que des couleurs primaires se rajoutent dans des documents quadrichromiques, mais cela engendre une augmentation des coûts. L’hexachromie par exemple (utilisation de 6 couleurs) nécessite non seulement 6 teintes, mais également 6 passages dans le système d’impression, qui n’imprime qu’une couleur à la fois. Ces couleurs sont impossibles à recréer avec la synthèse soustractive.
Les teintes de la synthèse soustractive existent en tant que ton direct, mais les données chimiques complètes varient, leurs caractéristiques techniques sont donc différentes.
Il existe plusieurs gammes de tons directs (marques appartenant à leurs auteurs respectifs) :

Pantone est le système de tons directs dominant en Europe et aux États-Unis. Il définit les couleurs par chiffre et C (pour coated, papier couché), U (pour uncoated, papier non couché).

Source : Wikipédia.


Quadrichromie

La quadrichromie est un procédé d’imprimerie permettant de produire par synthèse soustractive une large gamme de teintes à partir de trois teintes dites élémentaires, un bleu (le cyan), un rouge (le magenta) et un jaune auxquelles on ajoute le noir.

Inventée au xviiie siècle par Jacob Christoph Le Blon, l’impression en couleurs normalise au début du xxe siècle la composition spectrale et la transparence des encres de couleurs pour permettre l’utilisation commune de la séparation quadrichromique et obtenir un gamut convenant au maximum de sujets. Le nom du bleu-vert normalisé est cyan et celui du rouge violacé normalisé est magenta. On désigne à l’occasion la quadrichromie par le sigle CMJN (pour, cyan-magenta-jaune-noir) ou en anglais CMYK, cyan, magenta, yellow, keykey signifie valeur).

Principe

Dans la théorie de la synthèse soustractive, chacune des encres cyan, magenta et jaune contrôle le niveau de sa couleur complémentaire, une couleur primaire de la synthèse additive des couleurs, respectivement un rouge, un vert et un bleu.

Le mélange des encres cyan, magenta et jaune produit du noir. Dans le procédé quadrichromique, le retrait de sous-couleur diminue la quantité d’encre ou de toner à déposer sur le support en remplaçant ce mélange par de l’encre noire. On évite ainsi des problèmes de surcharge et de séchage. Pour faire un gris avec du noir, il n’en faut qu’une goutte, au lieu de trois avec le mélange des trois couleurs de base. En séparant la luminosité de la coloration, le noir simplifie la séparation quadrichromique. La constitution d’une échelle de gris tous neutres serait plus difficile en mélangeant seulement les trois couleurs primaires ; les colorants sont imparfaits et la teinte obtenue par leur mélange varie selon la quantité de colorant quand leur proportion reste égale. Les colorants noirs peuvent d’ailleurs être plus profonds que celui obtenu par mélange. L’ajout du noir permet de mieux contraster les images et de produire des textes plus nets.

Source : Wikipédia.


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