Quelques règles typographiques de base

Petit mémento sur les règles typographiques de base, par Véronique Pierre, le 9 octobre 2006, mis à jour 24 août 2017.
Document disponible sur le site Liberté pour apprendre.
Dernière mise à jour le 18 octobre 2023 par Alex Gulphe :

  • Corrections des liens et réorganisation du tableau « Ponctuation et espaces ».
  • À la rubrique « Ressources sur les règles typographiques », l’ouvrage Dictionnaire des règles typographiques est remplacé par Le secrétariat de rédaction, de Louis Guéry et Stéphane Lutz-Sorg.

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Sommaire


Quelques définitions

Définitions proposées par le Grand dictionnaire terminologique (GDT), sur le site Vitrine linguistique de l’Office québécois de la langue française (OQLF) :

  • typographie : « L’art d’imprimer, du point de vue du style, de la disposition typographique et de la beauté de la page imprimée. » (Organisation internationale de normalisation, 1977) ;
  • espace : « Blanc séparant les mots et, plus rarement, les caractères.
    En typographie, le terme espace est féminin ; mais dans la langue générale et en informatique, il est de genre masculin. » (OQLF, 2002) ;
  • espace insécable : « Espace qui lie le mot ou le signe qui le précède à celui qui le suit afin d’empêcher qu’ils se retrouvent sur deux lignes différentes. » (OQLF, 2002) ;
  • sur les termes minuscule, bas de casse, capitale, majuscule, haut de casse :
    • bas de casse : « Lettre minuscule, par opposition à haut de casse. » (OQLF, 2002),
    • capitale : « Lettre de plus grande dimension que le bas de casse, utilisée dans l’écriture de mots, de titres, voire de textes en entier. » (OQLF, 2002),
    • majuscule : « désigne la première lettre utilisée au début d’une phrase, d’un nom propre, d’un nom d’une institution, d’un titre d’ouvrage, etc., et elle est composée en capitale. Une capitale peut être une majuscule ou non. » (OQLF, 2002),
    • haut de casse est un synonyme, peu employé, de capitale.

Les règles présentées ici n’ont aucune prétention d’exhaustivité, elles répondent aux questions les plus fréquemment traitées lors de missions faites auprès d’étudiants et d’enseignants dans divers pays de la Francophonie. La plupart sont à respecter impérativement pour l’écriture du français. D’autres relèvent plus de l’usage et peuvent être adaptées, l’essentiel étant, une fois les choix faits, de les appliquer systématiquement.


Abréviations

  1. Présence ou non d’un point final : une abréviation est suivie d’un point, sauf :
    • les abréviations des unités de mesure, pour lesquelles le point n’est jamais utilisé (voir plus loin) ;
    • celles construites en conservant la dernière lettre du mot : « bd » pour boulevard.
  2. Les points cardinaux s’abrègent par leur initiale en majuscule : « N », « S », « E », « O », « NE-SO ».
  3. Titres de personnes :
    • les abréviations de Madame, Mademoiselle, Monsieur sont « Mme », « Mlle », « M. ».
      « Mr » pour Monsieur est un anglicisme, et « Melle » pour Mademoiselle une graphie fautive ;
    • les abréviations de Docteur, Professeur et Maître sont « Dr », « Pr » et « Me » ;
    • les formes sans exposants sont tolérées : « Mme », « Mlle », « Dr », « Pr », « Me ».
  4. Unités de mesure : voir le site du Bureau international des poids et mesure (BIPM), page Brochure sur le SI : Le Système international d’unités, notamment le résumé de quatre pages à télécharger au format PDF.
    Quelques abréviations qui font parfois l’objet d’erreurs :
    • « h » pour heure : « 12 h 30 » (avec des espaces insécables avant et après) ;
    • « min » et « s » pour minute et seconde comme unités de temps. Les signes « ' » et « " » sont les abréviations de minute et seconde pour la longitude, la latitude et les angles ;
    • « ko », « Mo » et « Go » pour kilooctet, mégaoctet et gigaoctet : « 3,2 Mo » ;
    • « °C » pour degré Celsius : « 39,1 °C ».
  5. Les abréviations ne prennent pas la marque du pluriel
    sauf :
    • les abréviations constituées avec des lettres supérieures : « Mmes », Mlles », « Drs », « Prs », « Mes », également « nos » pour numéros ;
    • celles du pluriel de certains titres honorifiques, construites par le doublement de la consonne, la plus courante étant celle de Messieurs : « MM. ».


Accents

  1. Les capitales doivent être accentuées, sauf dans les sigles : « École nationale d’administration » mais « ENA ».


Italique

  1. L’italique est utilisé :
    • pour les citations, les termes en langue étrangère, les titres d’ouvrages et de périodiques mentionnés dans le corps d’un texte, le nom propre d’un navire ou d’un véhicule terrestre ou aérien ;
    • pour mettre en évidence un terme ou une expression ;
    • dans les textes scientifiques, pour les lettres représentant des valeurs variables ;
    • dans un ouvrage, pour les textes qui ne sont pas de l’auteur (préface, postface, etc.).

N.B. : Les citations peuvent aussi être mises entre guillemets, mais il faut choisir entre guillemets et italique.
Seuls les textes cités en langue étrangère peuvent être à la fois en italique et entre guillemets.


Majuscules

  1. Consigne de base : ne pas faire comme en anglais ou l’emploi de majuscules est très fréquent, et adopter le point de vue inverse : tout écrire en minuscules sauf quand une majuscule est obligatoire, c’est-à-dire à la première lettre de chaque phrase, la première lettre des noms propres, et dans les sigles.
    Cette règle est également applicable aux titres de documents et de chapitres.

Quelques indications sur ce qui est considéré comme nom propre
  1. Dates
    • pas de majuscules aux jours et aux mois : « La conférence aura lieu le lundi 28 mars 2016. » ;
    • une exception pour les mois dans les dates relatives un évènement historique, quand l’année n’est pas mentionnée : « 14 Juillet, prise de la Bastille ».
  2. Lieux et langues : majuscules aux noms désignant des personnes, minuscules aux noms de langues et aux adjectifs : « Les jeunes Français parlent anglais avec les étudiants chinois mais peuvent parler français avec les Roumains présents à la conférence ».
  3. Noms d’organismes
    • majuscule à la première lettre et aux noms propres pour les développés de sigles : Université libre de Bruxelles (ULB) ;
      sinon :
    • organisme d’État multiple : traité comme un nom commun = minuscule ; si accompagné d’un terme qui l’individualise, majuscule à ce terme : conseil municipal, ministère des Affaires étrangères ;
    • organisme d’État unique, organisme international : traités comme des noms propres = majuscule au nom ; si un adjectif précède le nom, majuscule également : Archives nationales, Conseil des ministres, Haute Cour de justice.
  4. Qualité de personnes : majuscule quand le terme exprimant la qualité d’une personne est employé seul et désigne une ou plusieurs personnes précises, minuscule quand il est utilisé avec le nom d’une personne :
    « Le Doyen sera présent. » mais « M. Leforestier, doyen, sera présent. ».


Nombres

  1. Le séparateur de millier est l’espace insécable, le séparateur de décimale est la virgule : « Le solde est de 3 586,12 euros ».
  2. Adjectifs ordinaux : premier, première, deuxième, troisième, etc. s’abrègent en « 1er », « 1re », « 2e », « 3e », etc. (et non « 2ème », « 3ème », etc.), second et seconde s’abrègent en « 2nd » et « 2de ».
  3. Adverbes ordinaux : primo, secundo, tertio, quarto, etc. s’abrègent en « 1º », « 2º », « 3º », « 4º », etc.
  4. Les numéros des siècles s’écrivent en chiffres romains et en petites capitales : « xxie siècle ».


Ponctuation

  1. Ponctuation finale : une phrase se termine toujours par un signe de ponctuation (point, point d’interrogation, point d’exclamation ou points de suspension).
    En revanche la tendance actuelle est de ne pas utiliser de ponctuation à la fin du titre d’un document, ni à la fin des titres de chapitres.
  2. Dans une énumération présentée en alinéas séparés (par exemple celle que vous êtes en train de lire) :
    • chaque paragraphe de l’énumération, sauf le dernier, se termine par un point-virgule, quelle que soit la ponctuation qu’il contient ;
    • le dernier paragraphe se termine :
      • par un point s’il correspond à la fin de la phrase,
      • par une virgule si la phrase se poursuit ;
    • si un paragraphe est constitué de sous-paragraphes, chaque sous-paragraphe se termine par une virgule, sauf le dernier (puisqu’il correspond à la fin du paragraphe et suit donc les règles correspondantes).
  3. L’abréviation « etc » est toujours précédée d’une virgule et suivie d’un seul point (et non de points de suspension).
  4. Ponctuation et espaces
Signe   Règle Exemple
point . Pas d’espace avant, une espace après. L’ordre du jour est épuisé. La séance est levée.
points de suspension Pas d’espace avant, une espace après. Tout le monde est épuisé…
virgule , Pas d’espace avant, une espace après. L’ordre du jour étant épuisé, la séance est levée.
deux-points : Une espace insécable avant, une espace après. L’ordre du jour est épuisé : la séance est levée.
point-virgule ; Une espace insécable (ou une espace fine insécable) avant, une espace après. L’ordre du jour est épuisé ; la séance est levée.
point d’exclamation  !  Une espace insécable (ou une espace fine insécable) avant, une espace après. Tout le monde est épuisé !
point d’interrogation  ?  Une espace insécable (ou une espace fine insécable) avant, une espace après. Est-ce qu’il y a des questions ?
guillemet français ouvrant  «  Une espace avant, une espace insécable après. Un participant intervient : « À quelle heure est la pause ? ».
guillemet français fermant  »  Une espace insécable avant, une espace après. Un participant intervient : « À quelle heure est la pause ? ».
guillemet anglais ouvrant  “  Une espace avant, pas d’espace après. A man asks: “What time is break?”.
guillemet anglais fermant  ”  Pas d’espace avant, une espace après. A man asks: “What time is break?”.
tiret d’incise Tiret ouvrant : une espace avant, une espace insécable après.
Tiret fermant : une espace insécable avant, une espace après.
Les espaces insécables peuvent être remplacées par des espaces fines insécables.
L’animateur — encore lui — lève la séance.
parenthèse ouvrante  (  Une espace avant, pas d’espace après. L’ordre du jour (ci-joint) a été approuvé par les participants.
parenthèse fermante  )  Pas d’espace avant, une espace après. L’ordre du jour (ci-joint) a été approuvé par les participants.
crochet ouvrant  [  Une espace avant, pas d’espace après. L’animateur [Arthur] lève la séance.
crochet fermant  ]  Pas d’espace avant, une espace après. L’animateur [Arthur] lève la séance.
pourcentage  %  Une espace insécable avant, une espace après. 30 % des participants sont épuisés.
signes mathématiques   Une espace avant, une espace insécable après. x + y – z = u     a < b     i ~ j


Sigles

  1. Les sigles s’écrivent en lettres capitales, mais l’usage actuel est d’écrire seulement la 1re lettre en capitale pour ceux qui peuvent se prononcer comme un mot (acronymes) et font plus de trois lettres : « Unesco » ou « Unicef », mais « ONU » (trois lettres seulement), « CNRS » (doit s’épeler).
  2. Dans tous les cas, la tendance actuelle est de ne pas utiliser de points après chaque lettre : « CNRS » et non « C.N.R.S. ».
  3. Les sigles devenus des noms communs s’écrivent en minuscules : « laser », « radar ».


Ressources sur les règles typographiques

Ouvrages

Lexique des règles typographiques en usage à l’Imprimerie nationale.
Paris : Imprimerie nationale, 2002. 196 p. ISBN 978-2-7433-0482-9.
Résumé de l’éditeur : Pour ne pas perdre le nord (minuscule en général, majuscule quand il s’agit de la région d’un pays) ; pour ne pas donner du mister (Mr) à monsieur (M.) ni de trait d’union à saint Jacques, sauf quand c’est le nom d’une église (Saint-Jacques-de-Compostelle) ; pour distinguer le Premier ministre du président de la République, même si l’un rêve toujours d’être l’autre ; pour laisser leur minuscule au roi et à l’empereur sauf en cas de mégalomanie (Napoléon) ; pour ne pas écrire 1ère mais 1re ; pour conserver l’accent sur les capitales, donc la lisibilité d’un texte en dépit de toutes les paresses et de toutes les pressions numériques… bref, pour ne pas se perdre, un seul fil d’Ariane, le Lexique des règles typographiques. C’est la bible de tous les académiciens quand ils rédigent le Dictionnaire, la règle du jeu de la langue française. Le jeu en vaut la chandelle.
Disponibilité : Actes Sud.


Guéry, Louis et Lutz-Sorg, Stéphane. Le secrétariat de rédaction.
6e éd. Paris : Victoires éditions, 2009. 264 p. ISBN 978-2-35113-030-8.
Résumé de l’éditeur : L’ouvrage détaille le rôle et les tâches du secrétaire de rédaction dans la presse, explique comment on lit pour savoir comment faire lire, traite de la relecture de l’editing rédactionnel et de l’editing visuel. Il donne des pistes pour organiser et suivre la réalisation, circuit de copie, planning, chemin de fer et suivi de fabrication. Il livre le vade-mecum du SR-relecteur (code typographique, ponctuation, langue française, droit, etc.) et des fiches techniques : chaîne graphique, typographie, intégration de l’image dans la mise en page, couleur, prépresse, impression et façonnage. C’est la 6e édition du célèbre « Guéry ».
Disponibilité : ediSens.


Gouriou, Charles. Mémento typographique.
Paris : Cercle de la librairie, 1998. 122 p. ISBN 978-2-7654-0447-7.
Résumé de l’éditeur : Tous les usages typographiques : utilisation des capitales (majuscules), de la ponctuation, comment écrire les titres d’œuvres, les citations, les nombres, les abréviations, les symboles…
Disponibilité : Librairie Eyrolles.


Clément, Jean-Pierre. Dictionnaire typographique ou petit guide du tapeur à l’usage de ceux qui tapent, saisissent ou composent textes, thèses ou mémoires à l’aide d’un micro-ordinateur.
Paris : Ellipses Marketing, 2005. 256 p. ISBN 978-2-7298-1998-9.
Résumé de l’éditeur : Certains prophétisaient que l’accès à tous des moyens modernes de communication allait entraîner la disparition de l’écrit. On peut constater que c’est le phénomène inverse qui se produit ; jamais, en effet, on n’a imprimé autant de pages d’écriture.
De là, l’idée du présent Dictionnaire typographique qui, en raison de sa forme (ordre alphabétique, notices développées et renvois, exemples) rend aisée la consultation et la recherche des règles typographiques, indispensables à toute production écrite.
Cet ouvrage, qui se veut avant tout pratique, répond clairement à des questions comme :

  • « Faut-il une majuscule initiale à tel mot ? »
  • « Comment écrit-on les nombres, les abréviations, les titres ? »
  • « Quelle doit être la grandeur des marges ? »
  • « Quand doit-on employer les italiques ? »
  • « Comment présenter une bibliographie ? »

Il s’adresse à ceux qui diffusent leurs textes, tout spécialement aux étudiants qui rédigent thèses et mémoires (de Maîtrise, de DEA ou autres). Bref, à tous ceux qui veulent que ce qu’ils ont écrit soit correctement lu.
Disponibilité : Librairie Eyrolles.


Ressources Web

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